Pourquoi oblomovarde? Oblomov un roman de Gontcharov où le personnage est d'une paresse sans nom, très actif.... en pensées....
Un oblomovar est un endroit où l'on aime traîner, perdre son temps.

samedi 20 novembre 2010

Le Léviatemps, Maxime Chattam


L'histoire : À trop désirer la mort, on y brûle son âme. Paris, 1900. Prisonnier de son succès, un écrivain décide de tout quitter pour entrer au plus profond de ses cauchemars, de ses abysses, explorer ce qu'il y a de pire en lui. Dans ce terreau de peurs se cache la matrice des monstres enfouis en chacun de nous. Un Léviathan d'ombres, un golem de violence. Guy de Timée voulait déterrer la fange, il va rencontrer le Mal. Des cercles ésotériques de la capitale aux démesures de l'Exposition universelle, le début du XXe siècle inspire à Maxime Chattam un thriller halluciné où les progrès de la science nourrissent la folie des âmes perdues en quête d'éternité.


Impressions : Je me suis toujours demandée comment un auteur avec un si joli minois et un air de gendre idéal pouvait avoir des idées aussi tordues.....Maxime Chattam nous entraîne une fois de plus dans un thriller solide, bien construit et sanglant à souhait. Tout son art réside dans le souci du détail,  où le hasard n'a pas sa place.
Il nous balade à la fois dans une enquête complexe et convaincante, mais aussi dans un Paris reconstitué avec brio, le lecteur est totalement immergé dans cette époque. J'ai lu le livre, un plan de Paris à la main pour essayer de repérer les lieux dont il parle.. (si si je sais je n'ai que ça à faire..:))
Une enquête criminelle bien ardue pour ses personnages, une belle enquête archéologique pour le lecteur.
Beau travail une fois de plus!

mardi 16 novembre 2010

Philippe Claudel, L'Enquête


L'histoire : L'Enquêteur est chargé d'une mission dans l'Entreprise, il arrive dans une ville où il perd tous ses repères. L'inquiétude le gagne. Que lui arrive t'il? Qui sont tous ces gens?

Impressions : Pour les prochains, afin qu'ils ne soient pas les suivants 
En digne héritier de Kafka ou d'Aldous Huxley à qui il emprunte les thèmes et l'atmosphère dans une fable cauchemardesque et oppressante. L'auteur nous entraîne dans un voyage à la frontière de la folie et de l'absurde. Le lecteur est happé, mâché, chahuté, tourne-boulé par un courant qui mène le héros vers nulle-part. Une expérience forte qui résonne comme un cri d'alarme sur le sens de nos vies.
A lire absolument...

'Dans chacune de ces boîtes, se disait-il, il y a un homme, un homme pareil à lui, qu'on avait chahuté, malmené, qu'on avait laissé espérer, auquel on avait fait croire qu'il avait une mission à remplir, un rôle à jouer, une place pour exister, qu'on avait fait tourner en bourrique, humilié, rabaissé, auquel on avait désigné la fragilité de sa condition, de ses souvenirs et de ses certitudes, un Enquêteur peut-être ou qui se prétendait tel, un homme qui désormais hurlait et frappait contre les parois sans que personne ne puisse lui venir en aide....'


dimanche 14 novembre 2010

Suite(s) impériale(s), Bret Easton Ellis

Voici la suite, 25 ans après de 'moins que zéro'... L'auteur trash d''American Psycho' connu pour ses romans toujours à la frontière du fantastique et du bon goût était très attendu.. Malheureusement il ne signe pas ici un livre qui fera date...

Clay, la quarantaine, revient à Los Angeles pour de vagues raisons professionnelles, il y retrouve 25 ans après ses anciens amis devenus méconnaissables par la chirurgie esthétique. Employé comme scénariste de cinéma, il se laisse ensorceler par une jeune actrice ratée qui pense que ses charmes remplaceront son manque de talent.
Toute l'action se déroule au milieu de ces gens prêts à tout pour obtenir l'espoir de devenir quelqu'un.. De personnages pathétiques en situations sordides, le lecteur voyage dans l'univers (im)pitoyable du show business.
Mais la mayonnaise ne prend pas....
L'action est décousue, l'intrigue pas convaincante, le livre sonne un peu creux.
 En bref : bof, bof....
Vous pouvez attendre qu'il sorte en poche celui-là!!!

samedi 13 novembre 2010

La couleur des sentiments, Kathryn Stockett


L'histoire : Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les noires qui font le ménage, la cuisine et qui s'occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité.
Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié. Pourtant poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante. Passionnant, drôle, émouvant, ce livre a conquis l' Amérique avec ses personnages inoubliables. Vendu à plus de deux millions d'exemplaires, ce premier roman est devenu un véritable phénomène culturel outre-Atlantique.

Impressions : Je vois déjà vos mines sceptiques,  encore un livre culpabilisant et moralisateur. Encore un livre bien dans l'air du temps, facile et un peu sopo. Vous n'en pouvez plus de la case de l'oncle Tom.....
Et bien, vous avez tout faux....
Ce livre est une pure merveille...
L'auteur ne s'arrête pas qu' à la relation entre communautés (incroyable en ce milieu de XXe siècle cela dit..), mais offre une réflexion sur la condition féminine dans ce Sud si conservateur. Sans dogmatisme, ce livre  se veut comme un état des lieux un rien mélancolique de ce qui a bercé la jeunesse de Kathryn Stockett.

Il n'est pas de sujets plus risqué pour un écrivain du Sud que l'affection qui unit une personne noire et une blanche dans le monde inégalitaire de la ségrégation. Car la malhonnêteté sur laquelle est fondée une société rend toute émotion suspecte, rend impossible de savoir si ce qui s'est échangé entre deux personnes était un sentiment loyal, de la pitié ou du pragmatisme. Howell Raines.

Mais ce livre n'est pas qu'un traité sociologique et de loin!
Les personnages sont attachants, les situations sonnent justes, l'humour sous-jacent et omni-présent allège le propos et donne une distance salutaire sur un sujet qui peut paraître lourd.

Je l'ai lu d'une traite et je suis certaine que vous en ferez de même....

dimanche 7 novembre 2010

Avis de démolition, Frédéric Montlouis-Félicité


Voici une petite merveille présentée par un membre du petit dej littéraire.
Il s'agit du premier livre de l'auteur.
 Huit nouvelles toutes plus noires et bien écrites les unes que les autres.
Huit personnages représentant divers aspects de notre société. 
Huit personnalités un rien glaçantes car terriblement proches de nous.
Les sujets sont graves et plutôt sombres, le style reste toujours léger et rapide. A découvrir, en espérant qu'il y aura une suite...

mercredi 3 novembre 2010

L'homme qui arrêta d'écrire, Marc-Edouard nabe : Nabe le Grand


L'auteur : Marc-Edouard Nabe, 51 ans, 28 livres au compteur, enfant terrible de la littérature française. Où qu'il passe, tout le monde trépasse. Il aime "tuer" dans ses livres, n'étant un amoureux ni de la litote ni de la retenue.... A 27 ans il réussit à se suicider médiatiquement sur "apostrophe" où il crie sa haine de la licra et des petits écrivailleux sans talent. Il hurle son amour pour Céline et Rebatet.... Autant dire que les politiquements corrects ne l'apprécient pas....
Et pourtant, son dernier livre est en lice pour le prix Renaudot... Lui qui, ne souhaitant plus fricoter avec le monde de l'édition a choisi de s'auto-éditer et de s'auto-distribuer... Ne le cherchez pas sur les gondoles des librairies il ne veut pas y être.... Il est pour l'anti-édition....


L'histoire : Comme on arrête de fumer, le narrateur qui est l'auteur décide d'arrêter d'écrire. Obligé de sortir de chez lui il rencontre un jeune blogueur qui l'entraine dans une succession de facettes de la vie parisienne.
Sans reprendre son souffle, le lecteur est entrainé dans une vision d'un Paris en pleine décomposition où le médiocre et le virtuel sont érigés en nouveau modèle de vie.

Impressions : Nabe était mort, vive Nabe!!!!!
Impossible de refermer ce livre. Les 700 pages se lisent d'une traite.  La belle torture d'un livre en un chapitre écrit avec génie!
A la manière d'un Pausanias un peu cinglé, l'auteur en voyageur titubant et décalé, nous emmène à la découverte de ce qui fait le monde 'intellectuel' d'aujourd'hui. On rencontre des centaines de personnages connus ou inconnus... Il "tue" avec génie et légèreté tous les gens qu'il rencontre, montrant leurs travers, leurs faiblesses....
On se promène de lieux branchouilles en 'place to be', de facebook à Jack Bauer, les nouveaux codes de la 'branchitude" vu avec le recul d'un homme que son époque a quitté.
Loin d'être juste un règlement de comptes (ce que ses détracteurs lui reprochent), l'auteur dresse avec beaucoup d'humour un bilan de notre triste monde...

Cet amateur de jazz aime jouer avec la musique des mots, le rythme des phrases. Le style est très rapide, les phrases sont courtes et percutantes.
Un free-jazz littéraire qui forme une mélodie sous-jacente et entraînante qui donne à ce roman la dimension d'un Grand.
Monsieur Nabe, continuez à arrêter d'écrire nous continuerons à arrêter de vous lire... Jusqu'à la prochaine fois!

Si vous souhaitez commander ce livre : http ://www.marcedouardnabe.com

mardi 2 novembre 2010

Djoliba, fleuve de sang. Alain Wagneur

Le troisième volet des aventures de Richard Zamanski. Il est cette fois-ci confronté au monde franco-africain et à de sordides magouilles politiques.
Le fleuve Niger sur les rives de Bamako s'appelle Djoliba (fleuve de sang)...  Le commandant Zamanski mit dans un placard provincial reprend du service à la suite du suicide étrange d'un vieil ami... Ce drame apparemment ordinaire l'entraînera de sa paisible petite ville balnéaire aux rives du fleuve Niger ou il se retrouvera confronté à l'horreur. 

Un polar bien noir, un auteur qui maitrise son sujet. Une intrigue au dénouement étonnant. Tous les ingrédients sont réunis pour les amateurs de frissons littéraires....

le froid modifie la trajectoire des poissons, Pierre Szalowski

Le livre joli pour les âmes d'enfants en quête de bons sentiments et de happy end.

Résumé : Un garçon de 10 ans apprend que ses parents vont se séparer. Il supplie le ciel de l'aider. Il sera entendu au sens propre puisqu'une tempête de verglas sans précédent s'abat sur la ville.
Ce déluge de glace va profiter à tous ceux qui entourent le garçonnet et progressivement les changer pour le meilleur.

Oui vous ne rêvez pas, oui moi je vante un livre qui finit bien, où tout le monde devient gentil et où le monde devient beau... Pourquoi? Parce que ce livre fait du bien. Le style n'est jamais mièvre, toujours touchant. Les yeux de cet enfant que nous avons tous été consolent le lecteur et redonnent confiance en l'avenir...
Un livre qui donne envie que l'hiver arrive....